PETITE HISTOIRE N°3
Le 18 janvier 2019
En primaire, de magnifiques platanes ombrageaient la cour. Le jeu était de retirer un bout d’écorce pendant que les copines ne regardaient pas, puis de leur demander de retrouver de quel endroit venait le morceau.
Je ne sais plus s’il y avait des cailloux…
Moi je n’aimais pas trop les billes, on jouait aux osselets. Au loup aussi, en poussant des cris perçants quand la trouille de se faire attraper devenait réelle, que l’imagination nous emportait trop loin.
Je ne me souviens pas d’avoir appris à lire, cela s’est fait tout seul. Je dévorais tout ce que je trouvais ; mon père me retrouvait régulièrement allongée à plat ventre, en train de lire son journal, quand j’avais fini tous mes livres.
Au Cours préparatoire le jour de la rentrée, madame Départ, notre institutrice, nous distribua des petits cahiers. Il y en avait des roses dans la pile qu’elle tenait, je voulais tant en avoir un rose !
Hélène ma copine en obtint un. Je croisai les doigts et en reçus un bleu, un joli bleu quand même, mais un bleu…
Bon. C’était comme ça. Ce n’était pas grave, nous avions tous les mêmes protège-cahiers de plastique dont je ne me souviens plus de la couleur d’ailleurs…
Un beau jour, lors de la distribution des cahiers du matin, le plastique glisse et je m’aperçois que la couverture est rose. Fébrile, je vérifie.
Ouiiiiiii !!!
J’ai un cahier rose ! C’est de la magie, de la pure magie, mon vœu a été exaucé pendant la nuit, quel bonheur !
J’ai un cahier rose, merveille des merveilles !
Hélène me dit alors : « Je crois que j’ai ton cahier et que tu as le mien. »
Pffff…